Le veilleur de nuit
Je suis le veilleur de tes nuits.
A pas feutrés, je glisse sur tes songes
Quand, drapée dans son voile de brume, la conscience renonce,
Que le temps s'évapore et l'âme s'attendrit.
Je suis le veilleur de tes nuits.
Avec le silence pour seul habit,
De ta mémoire, inlassablement, je parcours les lacis ;
Sans relâche, je préserve ton âme du macabre et du maudit.
Je suis le veilleur de tes nuits,
L'écumeur de tes peines, tes peurs, tes doutes ;
De ton cœur je chasse les cieux alourdis,
Je bannis les scories pour que sereine soit ta route.
Je suis le veilleur de tes nuits,
Le trompeur de ton ennui.
Je fends tes vagues à l'âme moroses
Et embaume ton sommeil de senteurs de rose
Et si, d'aventure, les ombres se faisaient menaçantes,
Les tourments rugissants et les peurs glaçantes,
N'aies crainte, avance vers ce phare qui reluit :
Cette lueur, c'est moi, le veilleur de tes nuits.